Chronique Pop-corn – Episode 2 : Interstellar
Je me suis dit que j’allais profiter de la période estivale pour me faire des amis. Du coup, après avoir parlé du phénomène de la « cancel culture », j’ai pensé à critiquer le film d’un des réalisateurs les plus populaires : Interstellar de Christopher Nolan. En effet, en attendant son dernier film qui devrait sortir en salle (eh oui il existe encore des studios qui diffusent les films au cinéma…) à la fin du mois d’août et sauver toute l’industrie, rien que ça, de nombreux cinémas rediffusent certaines de ses œuvres. Mais avant de vous donner mon avis et après une brève introduction de ¾ d’heure, entrons dans le vif de l’histoire, une histoire très piquante…
Christopher Nolan est-il surcoté ?
Derrière ce titre un brin putaclic, avec lequel je vais à coup sûr me faire des copains, se cache une réelle réflexion sur le réalisateur britannique présenté aujourd’hui comme le sauveur du cinéma. Pourquoi Nolan a-t-il autant de fans à travers le monde et pourquoi est-il impossible de le critiquer sans se recevoir des tombereaux d’insultes ?
Pour les quelques-uns d’entre vous qui ne le connaissez pas, Nolan est un scénariste (et même un très bon scénariste) qui vient de fêter ses 50 ans et qui s’est lancé dans la réalisation au début des années 2000. Il est notamment connu pour avoir « ressuscité » Batman, laissé pour mort par le regretté Joël Schumacher et son regrettable « Batman et Robin ».
Nolan ce génie…
Depuis cette fameuse trilogie « Dark Knight », tous les films de Nolan sont encensés par la critique et le public. Il faut dire qu’il arrive souvent à rendre l’image et le son particulièrement impressionnants. Dans Inception, la scène où la ville se retourne sur elle-même est tout simplement « une tuerie » ! Dans Interstellar, c’est la même chose : la musique est géniale, les environnements sont magnifiques et l’image totalement bluffante. Cela vient probablement du fait que Nolan est un défenseur de la pellicule (ce qui me le rend particulièrement sympathique), qui ne tourne pas en scope (sans « bandes noires » si vous préférez) et qui adore le format IMAX. De plus, la structure complexe de la plupart de ces films, notamment Inception, les rend particulièrement intéressants, pourvu que l’on s’intéresse à l’écriture cinématographique…
… ou pas !
Et c’est là le problème de Nolan ! C’est un grand scénariste qui ne propose que peu de techniques de mise en scène. Pour moi, son seul talent de cinéaste, c’est l’insert : Nolan vous montre ce que vous devez voir ! Ça marche très bien dans Inception, avec l’histoire de la toupie. Nolan insiste tellement sur cet objet que le spectateur s’y intéresse et comprend que c’est indispensable au récit. Attention, je n’ai rien contre le fait de mettre des objets qui auront une importance plus tard, mais est-on obligé d’en faire des caisses à chaque fois ? Dans Interstellar, c’est encore plus marqué. Si vous n’avez pas compris dans les cinq premières minutes du film que la bibliothèque et la montre vont avoir un intérêt, c’est que vous le faites exprès. Pour forcer plus le spectateur à focaliser son attention sur ces objets, Nolan aurait dû mettre des bulles comme dans les BD ou des néons clignotants… Et puisque l’on parle d’Interstellar, passons à ce que j’en ai pensé.
Le chef-d’œuvre absolu ?
Je ne vais pas vous jouer de la viole à roue (expression que j’emprunte à Alexandre Astier, rendons à César ce qui appartient à … ben à Arthur du coup !), je n’ai pas aimé ce film ! Je sais que beaucoup l’ont adoré, mais pas moi et je vais essayer de vous expliquer pourquoi.
La relativité du temps…
C’est le message principal du film : le temps est relatif ! Je ne pourrais être plus d’accords. Vous allez me dire que pour contredire Einstein, il faut être soit complètement idiot, soit d’une mauvaise foi extrême. Curieusement, je ne suis ni l’un ni l’autre… Ce que je voulais dire, c’est qu’Interstellar a la même durée que le Seigneur des Anneaux, alors que j’ai eu l’impression que le film de Nolan était deux fois plus long ! Pour dire ça plus clairement, ce film est chiant ! J’ai eu l’impression de voir un match de Ligue 1 qui n’en finirait pas et encore, j’ai vu un match Dijon / Saint-Étienne moins soporifique que ce film… Tout est très lent, très contemplatif et, vu que ça se passe dans l’espace, très silencieux. Je ne reproche pas vraiment à Nolan ce dernier point qui ajoute au réalisme et à l’immersion. Vous voyez que j’arrive à trouver des qualités à Interstellar… Bon après, si j’étais tatillon, je vous ferais remarquer que le vaisseau de Matt Damon ne peut pas exploser, car il n’y a pas d’oxygène dans l’espace ! Être un défenseur du réalisme comme Nolan et oublier ça, c’est un peu ballot vous ne trouvez pas ?
…des personnages sans intérêt…
L’autre problème de ce film ce sont ses personnages. Si l’on met de côté Cooper et sa fille, ainsi que le docteur Brand incarnée par Anne Hathaway, les autres n’ont aucun intérêt ! Vous trouvez que j’exagère ? Citez-moi les noms des deux autres membres d’équipage du vaisseau ? Je ne parle même pas du mec qui accompagne Murphy à la fin du film et qui ne sert que de « love interest »… Les seuls personnages auxquels on peut s’attacher ce sont les deux robots, c’est quand même triste ! Je ne vous dis pas que Nolan aurait dû passer ¾ d’heure à les présenter (le film est déjà bien trop long à mon goût, inutile d’en rajouter…), mais qu’il nous donne au moins un minimum d’informations pour connaitre, ne serait-ce que ce qui motive les différents personnages. Le plus curieux, c’est qu’il l’avait plutôt bien fait dans Inception… Faire un film contemplatif, ce n’est déjà pas ce qu’il y a de plus fun, mais si en plus le réalisateur ne permet pas de s’attacher aux personnages, le résultat ne peut pas être autre chose que chiant !
…et une fin absurde !
J’ai accueilli la fin du film avec des sentiments contradictoires. D’un côté j’étais content que ça se termine, de l’autre j’étais furieux de voir ce que je considère comme le pire « happy-end » de ces dernières années ! Le mec passe plus de deux heures à installer une atmosphère pesante de fin du monde et dans le dernier quart d’heure, tout est résolu et tout le monde est content. Mais c’est nul ! Là où la fin d’Inception était intelligente, c’était parce qu’elle se fait alors que la toupie est encore en train de tourner. Cela laisse une porte ouverte au spectateur pour imaginer. Bon en fait non parce qu’on s’en fout de la toupie, mais quand même ! Dans Interstellar, Cooper retrouve sa fille, celle-ci a sauvée l’humanité et fondée sa propre famille et le docteur Brand a trouvée une planète habitable où implanter une colonie. Si ça n’est pas un « happy-end » ça…
Mais tu n’as rien compris !
C’est ce que vous êtes probablement en train de vous dire. Ne mentez pas, je vous entends d’ici… C’est d’ailleurs texto ce que m’a dit l’un de mes amis, qui m’avait conseillé de voir Interstellar (pour ne pas dire qu’il m’avait cassé les ******* avec son film…) Alors déjà si, j’ai tout compris ! Je ne suis peut-être pas un expert en physique quantique et en astrophysique, mais j’en sais suffisamment pour comprendre. D’autant plus que Nolan et c’est en partie ce qui m’énerve chez lui, passe son temps à t’expliquer le film ! Il agit un peu comme ton petit neveu qui vient de te faire un tour de magie et qui te tient la jambe pendant trois heures pour t’expliquer comment il a fait. Alors, c’est mignon quand c’est un enfant de six ans, mais après ça devient un peu chiant ! Tout ça pour dire que j’ai bien compris où Nolan voulait en venir et même sans doute un peu trop facilement pour pouvoir être absorbé par l’histoire. Enfin, je conclurais en vous disant comme le youtubeur Durandal (qui a une chaine où il fait des critiques très intéressantes) : « vous vous rendrez compte que j’ai raison et que vous avez tort ». N’hésitez pas toute foi à me dire en commentaire ce que vous avez pensé du film.